Journal de Bord Mercredi 23 Mai 2007

Publié le par yves Buffet

23 Mai mercredi journée de repos

 

Nous sommes dans la marina de Carcais, cette journée était prévue comme une journée de repos après la navigation difficile de la veille. C’est vrai que nous n’avons pas navigué mais personnellement je suis plus fatigué ce soir que le jour de notre arrivée. C’est probablement le stress ! Le programme de la journée était établi, réparation du bateau pour pouvoir poursuivre le voyage le plus rapidement possible.

Il n’était  pas question de réparer le propulseur d’étrave ni l’alimentation du sèche linge ça ce sera définitivement pour plus tard. Sur cette mer qui est vraiment plus fréquentée qu’on ne se l’imagine il vaut être vu le mieux possible par les autres. La réglementation oblige les bateaux à posséder des feux de navigation qui sont de trois couleurs, rouge, vert et blanc. D’un bateau qui vient juste en face de nous à notre rencontre, on voit son feu rouge sur sa gauche et son feu vert sur sa droite. D’un bateau que nous suivons dans son axe, nous ne voyons que son feu blanc. Cette réglementation permet de savoir quelle est la direction des bateaux que nous croisons. Ces feux de navigation doivent être soit regroupés en tête de mât, soit à l’avant et à l’arrière. Quand nous sommes arrivés à Carcais nos feux en tête de mât étaient grillés, le blanc arrière et le vert devant idem. Nous étions le vaisseau fantôme.

Ce matin à 10 Heures française (9h portugaise), j’ai entrepris de prospecter les différents magasins vendant des produits en rapport avec la mer et les bateaux pour trouver ce dont j’avais besoin. Un feu vert complet et des ampoules. Deux heures plus tard le moral dans les baskets je n’avais rien trouvé, sauf l’adresse d’un shipchandler dans Lisbonne. Aller à la gare, prendre le train pour Lisbonne trouver l’adresse du ship, rien de réjouissant. Comme il fallait bien trouver une solution, je décidais de partir dès le rapide repas de midi terminé.

A13H30 je quittais le bateau. Traversant la marina, une petite boutique ne donnant pas l’impression de pouvoir me satisfaire était ouverte alors quelle était fermée le matin. Au milieu de vêtement, de pare battage et de vis en inox, le vendeur me trouve un feu vert complet sans ampoule de 10 Watts, mais une ampoule de 25 Watts. Formidable, cette trouvaille incomplète va m’éviter le trajet de Lisbonne.

Branlebas de combat plus rapide que prévu. Nous pouvons entreprendre les réparations principales. Raymond est envoyé en tête de mât, à 20 mètres, pour changer l’ampoule du feu tricolore. A la descente à mi chemin il répare le Lazy jack qui était cassé. C’est un ensemble de cordages qui servent à centrer la grand-voile au moment de l’affaler. Il remet une ampoule d’éclairage de barre de flèche qui est sortie de son logement. Pour terminer il refixe le tangon de spi qui avait bien envie de tomber sur le pont.

Il y a quelqu’un qui a dit que le bateau était le moyen le plus lent et le plus cher pour se déplacer. Je vais bientôt  penser que c’est en plus le moyen le plus sûr de se donner du travail et des ennuis, alors que l’on ne pense à en faire qu’un loisir.

Les réparations dans les hauts sont terminées par Raymond alors que Rodolphe et moi l’assurions en bas par des drisses. Rodolphe peu confiant dans mes explications sur le fonctionnement du propulseur d’étrave, décide de plonger sous le bateau pour contrôler que cet appareil ne nous mettait pas en danger. J’avais raison, aucun risque, l’étanchéité de la coque est parfaite. En plongeant il remarque un bout de tôle d’aluminium de 12 cm environ sortant du puits de dérive qui est anormalement tordu. Le stress, aussitôt le problème d’éclairage résolu, un autre arrive. Je ne pense pas que ce soit grave, ce doit être un guide de centrage de la dérive qui s’est tordu ou dessoudé. Hutomel est un dériveur, la dérive (quille pour les quillards) monte et descend dans le puits de dérive. Bravo Garcia, la qualité Garcia, le sur mesure Garcia…. Je commence à trouver l’adition des emmerdements suffisante.

Nous prenons contact avec le chantier, Antonio se renseigne et nous prenons rendez-vous pour demain matin 9 heures. L’espoir fait vivre, souhaitons que la réparation puisse attendre l’arrivée à Port Médoc.

Le reste de l’après midi a été consacré à trouver deux ampoules en 24 volts que les magasins n’avaient pas. J’en ai trouvé trois dans un chantier naval qui à eu la gentillesse de bien vouloir me les céder. Ainsi remontés, les feux de navigation, du haut du mât, d’avant et d’arrière fonctionnent parfaitement. Une journée de travail pour faire sur le bateau le minimum indispensable pour entreprendre l’étape suivante.

Nous ne sommes plus que trois, nous ferons donc des étapes raisonnables pour éviter d’être épuisés et de faire des erreurs qui en mer pourraient être lourdes de conséquences.

De Carcais à Vigo notre prochain point de chute 220 miles et environ 44 heures de navigation, selon la force du vent, des courants, etc.

Moi qui sais toujours à l’avance ce que je dois faire demain, je suis dans une situation ou je ne maitrise plus que la tendance générale des événements, sans pouvoir gérer les détails.

Aujourd’hui peut-être, peut-être demain, disait la chanson…

Pour soutenir le moral de l’équipage j’ai proposé une soirée restaurant. Je tenais aussi à marquer mon premier passage sur les terres Portugaises par un plat de morue. En mer je ne mange plus, autant prendre des forces avant de repartir.

Demain matin 10 heures françaises passage à la capitainerie de la marina pour régler le séjour et cap au nord. Ce sera l’occasion d’un nouvel épisode à vous raconter.

A suivre…

 

  

 

 

Publié dans récit du voyage

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article